Appel à contributions

Numéro 3

La revue Turbulences lance pour son troisième numéro un appel à contributions sur la thématique suivante :

24 heures dans l’œuvre de Michel Journiac

Il n’est pas anodin que plus de vingt-cinq ans après sa mort, l’œuvre artistique de Michel Journiac (1935-1995), reléguée de son vivant aux marges des institutions, suscite depuis plusieurs années un intérêt renouvelé, notamment chez celles et ceux qui y voient une des expressions pionnières d’un art « queer ».

Œuvre radicale et critique, constituée en « rupture » successive avec les formules dominantes de son temps (de la peinture dite moderne jusqu’à l’art dit conceptuel), elle a tenté de renouveler, en les redéfinissant, le rôle et la nécessité de l’art dans la société et dans la vie intime. Pionnière, elle aura contribué à la fondation de deux mouvements artistiques notables des années 1960-1970 : l’Art corporel (ou Body Art) et l’Art sociologique (Sociological Art).

Mais fondamentalement libre et joueuse, parodique et affirmative, cette œuvre ne s’est jamais réduite à l’expression de l’un ou l’autre de ces mouvements et résiste toujours aux cloisonnements historiques dans lesquels on chercherait à la cantonner. Bien que certaines de ses pièces aient accédé à la recon- naissance d’œuvres historiques de l’art du vingtième siècle : Messe pour un corps (1969), Hommage à Freud (1972), Contrat pour un corps (1972) ou encore 24 heures de la vie d’une femme ordinaire (1974), une grande part de l’œuvre de Michel Journiac reste encore largement méconnue, tant dans le mouvement d’ensemble qui l’anime que dans la diversité de ses formes manifestes, qui investissent autant l’image photographique que l’installation sculpturale, l’objet ou le rituel, l’enquête ou le fétiche, l’affiche ou l’icône. De sa première exposition revendiquée, après l’abandon de la peinture, en octobre 1968, Parcours-Piège du Sang à sa dernière œuvre, Rituel de transmutation, qui l’occupa de 1993 à sa mort, Journiac n’a eu de cesse d’interroger (un mot d’époque qu’il fit sien d’une manière plus plastiquement incisive qu’aucun) toutes les représentations mythologiques de notre société : la famille, l’identité, le genre, le désir, l’exclusion, l’argent, l’objet, la religion, le sacré, l’état, l’art et la mort.

Cette œuvre, dont les questionnements anthropologiques entrent en profonde résonance avec les interrogations d’aujourd’hui, il nous a paru plus qu’opportun de lui consacrer un numéro spécial dans ce lieu de la recherche scientifique et artistique contemporaine, qu’est la revue en ligne Turbulences.

Modalités de proposition :

La rédaction encourage la diversité des formats et des propositions. Outre les articles scientifiques, elle accueille volontiers des entretiens, l’expérimentation artistique sur différents supports écraniques.
Les propositions (5 000 signes maximum) sont à adresser à : 24heuresjourniac@free.fr au plus tard le 30 janvier 2025.

Une réponse sera donnée mi-février 2025.
Les articles définitifs devront être reçus pour relecture au plus tard le 15 mai 2025. La publication est prévue pour l’automne 2025.

Comité scientifique :

Vincent Bonnet (Université de Lille)
Anna Guilló (Aix-Marseille Université)
Vincent Labaume (École Supérieure d’Art des Rocailles de Biarritz) Armance Léger (Galerie Christophe Gaillard)
Hélia Paukner (MUCEM)

Renseignements :
Vincent Bonnet : 24heuresjourniac@free.fr

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